Ousmane Sonko : La fin de la récréation

Après de longs mois de spéculation et de controverses, le destin d’Ousmane Sonko semble enfin se préciser. Le membre de l’opposition va bientôt être déféré au parquet pour faire face à une série d’accusations graves. Hier, les charges de « vol avec violence » et « appel à l’insurrection » se sont ajoutées à son dossier suite à une altercation avec un agent des renseignements généraux près de son domicile.

Le procureur de la République, Abdou Karim Diop, a annoncé lors d’une conférence de presse que l’enquête était achevée et qu’Ousmane Sonko serait incessamment présenté devant la justice. Les chefs d’accusation contre lui sont nombreux et comprennent notamment « complot contre l’autorité de l’État », « atteinte à la sûreté de l’État », « association de malfaiteurs », « actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique » et « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». L’altercation avec l’agent des renseignements n’était que l’élément déclencheur de son arrestation, car une procédure pour appel répété à l’insurrection était déjà en cours.

Le procureur a également désigné Ousmane Sonko comme étant le responsable des dossiers relatifs à la Force spéciale, au commando, aux cocktails Molotov et au combat final. Selon lui, Sonko serait l’« instigateur » de toutes les manifestations, actes subversifs et actions terroristes qui ont secoué le pays depuis février 2021. Il s’appuie sur les nombreuses déclarations du leader de l’opposition, qualifié de « patriote en chef », pour étayer ces accusations.

En réaction aux avocats d’Ousmane Sonko qui ont invoqué l’article 341 du code de procédure pénale, le procureur a affirmé que cette affaire n’était pas liée à la condamnation par contumace évoquée dans le cas Sweet Beauté. Selon lui, la lenteur dans l’exécution  de la décision de justice concernant cette affaire était une tentative pour inciter Sonko à se constituer prisonnier de son propre gré,  mais cela n’a pas abouti.

Face à ces développements, l’ancienne image d’Ousmane Sonko, qui se croyait au-dessus de la justice, s’est effondrée. Certains font des comparaisons avec d’autres personnalités politiques, mais il est important de souligner que les attaques contre les institutions de l’État sont d’une gravité différente. La situation suscite des interrogations sur d’éventuelles inégalités de traitement, mais elles restent infondées. Toutefois, pour le moment, la justice suit son cours. 

Il est évident que la récréation est terminée pour Ousmane Sonko, qui doit maintenant faire face aux accusations portées contre lui. Quelle que soit l’issue de cette affaire, elle aura des répercussions significatives sur la scène politique du pays.

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